mercredi 24 juin 2015

La grande histoire du tatouage

                                                     Maud Wagner, tatoueuse, 1907

  1. Les origines



En septembre 1991, dans les Alpes de l'Ötzal, un couple de randonneur découvre un corps momifié. Ce corps date environ de -3200 avant Jesus-Christ et grâce au froid, ses tissus sont très bien conservés. Et quel surprise de voir que sa peau est couverte de tatouage. Des lignes droites parfaitement parallèles, des croix ornent son corps vieux de plusieurs millénaires. Dans certaines tribus ancestrales, ces tatouages étaient, et sont parfois encore vu comme un véritable rite de passage à l'âge adulte. Les hommes rentrent ainsi dans la vie grâce à ces ornements. Chaque tatouage signifiait une étape importante de la vie du tatoué : un mariage, une naissance, un métier, une victoire ou une campagne militaire, une place particulière dans la communauté. On a pu constater sur certaines peaux tatouées que des pièces étaient placées sur des zones importantes du système nerveux. Ils avaient donc des vertus médicinales, thérapeutiques dans certains cas.
A cette époque, l'encre était fabriquée de différentes manières selon la situation géographique. Encre de sèche, pierres moulus, ou cendres de végétaux donnaient la couleur traditionnelle noir-bleu aux pièces qui étaient piquées.


Un peu plus tard, dans l'antiquité, les tatouages avaient surtout des significations religieuses. En Syrie par exemple, tous les hommes et femmes étaient tatoués après un passage au temple. Les motifs géométriques, simples étaient encore de mise.


Contrairement à aujourd'hui, les femmes, notamment dans les pays orientaux, étaient plus tatouées que les hommes. Les tatouages étaient surtout ornementaux et pour certains, signe de fécondité et de féminité. L'encrage n'était pas le seul mode de modification corporel employé à cette époque : les implants, scarifications voire même piercings étaient pratiqués, surtout chez les femmes. Ils le sont encore dans certains pays, notamment africains.


Avec l'apparition de nombreuses religions, notamment monothéistes, comme le christianisme, le tatouage qui était un signe de distinction à part entière est devenu un véritable acte de blasphème. Il était vu comme sacrilège de modifier « le corps que dieu nous a donné ».
L’essor de ces religions à travers le monde a bien failli avoir raison du tatouage... Les tatoués étaient souvent tués ou enfermés. Cette période a bien failli avoir eu raison du rituel de l'encrage...

La Renaissance

En 1768, James Cook, un explorateur anglais, fut mandaté par la famille royale pour partir à la découverte et à la conquête du nouveau monde. Après de longues semaines de voyage, sa flotte découvre de nombreuses îles dans le Pacifique, dont Tahiti. Tout l'équipage est très bien accueilli et stupéfait, constate les dessins qui recouvrent le corps des hommes de cette terre fraîchement découverte. Les matelots n'ont pas pu résister à l'appel de l'encre et ce sont largement fait tatouer lors de leur escale dans cette nouvelle terre. Certains ont même ramené le savoir faire des tatoueurs avec eux.
Une fois revenue en Angleterre, toute l'équipe des navires exhibait fièrement les marques bleutées qui gisaient sur leur corps. Toute la haute société britannique fut dès lors irrésistiblement attirée par l'idée d'avoir de l'encre sous l'épiderme... Une partie de la famille royale se fit donc tatouée et cette tradition perdura jusqu'au début de XXe siècle avec le roi Georges V malgré les mœurs de l'époque.


 Les sideshows



Les Side-Show étaient, au XIXe siècle, de véritables cirques. Femme à barbe, Homme muscle, femme unijambiste ou encore femme ou homme tatoué(e) faisaient le spectacle et vivaient de manière itinérante grâce à leurs particularités physiques. Ils étaient de véritables objets de foire. Les corps tatoués faisaient parti des incontournables de ce type de spectacle. Nora Hildebrandt, fut une des premières femmes entièrement encrée. Elle était couverte de plus de 360 pièces faites par son mari Martin Hildebrandt, un tatoueur allemand qui l'accompagnait dans ses voyages avec son sideshow.
Grâce à cette pionnière, de nombreuses femmes se sont mises au tatouage... Une jeune femme de 19 ans, Irene Woodward, affichait déjà fierement plus de 400 pièces qualifiées d'artistique.
En ce qui concerne les hommes, le Capitaine Costentenus, un grec, traversa le monde et devint une véritable célébrité grâce à son corps recouvert d'encre.

La famille Wagner


Le Capitaine Costentenus suscita des passions... Charles Wagner fasciné par le célèbre Capitaine se lança dans le tatouage à la fin du XIXe siècle. Il s'engagea spécialement dans la marine pour pouvoir apprendre les techniques de tatouage traditionnelles pratiquées dans les îles.
Il devint une pointure dans le domaine de l'encrage, il fut même surnommé « Le Champion du Monde » et son corps se remplit de pièces au fur et à mesure de son apprentissage.
Il rencontra celle qui sera la future Madame Wagner dans un Sideshow. Il recouvrit le corps de Maud, son épouse, de tatouage et il lui a transmis tout son savoir faire faisant d'elle la première femme tatoueuse aux Etats-Unis. La fille du couple fut elle aussi entièrement tatouée et tatoueuse.

La famille « Artoria » eu un parcours relativement similaire à celui des Wagner.

L'essor au XXe siècle


La vie du tatouage au début de Xxe siècle était relativement semblable à celle du XIXe et de ses sidesshows. Les tatouages se pratiquaient soient par des tatoueurs itinérants ou par des tatoueurs qui piquaient au fond fin d'une boutique d'un barbier.
La seconde guerre mondiale marqua l'histoire de l'encre.
Avec le grand nombre de nouvelles recrues dans la Marine, le nombre de tatoués augmenta de manière fulgurante. Les aiguilles n'étant changées que lorsqu'elles étaient inutilisables, le nombre de maladie transmises lors du tatouage augmenta à tel point que cela devint un véritable problème pour l'état major américain... Des règles d’hygiène, notamment l'usage d'une aiguille unique par client fut alors instaurée.

Les tatouages ont également eu un bien triste rôle durant cette seconde guerre. Les personnes déportées en camp de concentration par les nazis se voyaient infliger un tatouage sur la partie intérieure de leur avant bras. Ainsi, les prisonniers étaient toujours reconnaissables et avaient donc en permanence leur numéro de détenu visible.
A cette période, il est identifié comme une pratique de prisonniers, de bagnards. Néanmoins certains civils se faisaient tout de même tatouer. Et c'est grâce aux marins de la Navy que les règles d'hygiène sont apparues... Les marins se faisaient tous tatouer avec la même aiguille et les maladies commençaient à se développer... L'état major a donc pris les mesures appropriées. L'aiguille à usage unique fit son apparition! 
C'est en partie à cause de cette triste histoire que la pratique du tatouage a fortement baissé dans les années 50 et aux débuts des années 60.


La libération sexuelle remis le tatouage au goût du jour lors de la fin des années 60. Le piquage était vu comme acte anti-social, de rébellion surtout pratiqué par les artistes et hippies puis plus tard, les punks. Janis Joplin (voir annexe 9) afficha d'ailleurs clairement ses tatouages fait par Lyle Tuttle, le tatoueur qui participa grandement à l'essor du tatouage (voir annexe 10).

Au fur et à mesure des décennies le tatouage continua encore et toujours à se populariser.
Les premières grosses conventions ont vu le jour et un bon nombre de tatoueurs passèrent dans la lumière.

En France, Tin-Tin créa par exemple le Mondial du Tatouage à Paris ainsi que le SNAT (syndicat national des artistes tatoueurs) pour militer en faveur des bons droits pour les tatoueurs et tatoués face aux mesures parfois non adaptées prises par les différents Etats.


LES TECHNIQUES

Au fur et à mesure du temps, les techniques pour insérer l'encre sous l'épiderme ont évolué...

    L'irezumi

Le tatouage japonais est synonyme de tradition et de délicatesse. Les motifs fins, traditionnels et de couleurs vives sont caractéristiques de ce type de tatouage vieux de plusieurs siècles.
L'irezumi n'est pas pratiqué par des tatoueurs mais par des maître de l'irezumi. Leur formation est beaucoup plus longue que celle d'un tatoueur basique. Elle dure en moyenne 5 ans.
Pour cette technique d'encrage, le maître ne pose pas de calque sur la peau mais il dessine directement sur le client. Il ne fait généralement que des grosses pièces (dos entier, jambes entières, corps entier...).
Les maîtres se servent d'un bâton en bois auquel ils accrochent un faisceau d'aiguilles pour piquer le client. Les gestes se feront ensuite manuellement. Il viendra insérer coup par coup l'aiguille sous l'épiderme du futur tatoué. Cette technique est longue et douloureuse.


    Le tatouage polynésien

En polynésie, les tatouages traditionnels sont normalement dessinés directement sur le client. L'encre est ensuite insérée dans la peau à l'aide d'un bâton en bois dont le bout est rempli de fines aiguilles. Le tatoueur va se servir d'un petit marteau pour faire pénétrer les aiguilles.


       Le tatouage moderne

Avant la fin du XIXe siècle, les tatouages étaient réalisés à l'aide d'une simple aiguille qui étaient utilisée jusqu'à ce qu'elle s'use complètement.
A la fin du XIXe siècle, la première machine à tatouer électrique vit le jour.


Les tatoueurs travaillaient ainsi beaucoup plus vite. Il existe deux types de machine à tatouer, aussi appelée dermographe :

  • à bobine


    - rotative


Le choix du type de machines utilisées se fait en fonction de l'appréciation du tatoueur.
Les aiguilles quant à elles existent en différentes tailles en fonction de l'épaisseur du trait obtenu ou de la taille de la surface à remplir.
Pour l'encre, des pigments mélangés à des solvants sont les constituants principaux des encres actuelles. Il y a très peu de réaction allergique. Seul le rouge reste une couleur sensible car elle peut contenir de la rouille.

A très vite pour un nouvel article, Clothilde.

lundi 15 juin 2015

Un week end riche en trouvailles!!

Ce week end fut encore une fois très chargé! Tatouage, salon Emmaus, restauration et nouvelles acquisitions ont rythmé ces dernières 48h! Cette année, la grande braderie Emmaus au parc des expositions de Versailles a encore tenu ses promesses! Des mètres et des mètres d'étalage pleins de merveilles. Et malgré le grand monde (j'ai eu beau arriver à 8h20, il y avait déjà foule!), j'ai pu tout de même faire de beaux achats : des revues et partitions de musique des années 40 et 50, une robe de mariée qui me semble des années 50, une robe 70's, un manuel pour les TSF, une radio, et une grande valise 40's toute droit venue d'Ukraine! 
La robe de mariée : 
                          La robe 70's : 
 La radio : 
 Le manuel : 
                       J'ai également pu finir la restauration de mon vélo Jacques Anquetil ( je ferai un article prochainement ) et d'acquérir ma première moto!!! Et pas n'importe laquelle : une motobecane D45S des années 50 ( il faut encore qu'elle soit datée précisément ).
 Et je clôture cet article avec mon nouveau tatouage! Je n'ai pas encore parlé d'encre sur ce blog mais ça ne serait tarder... En tout cas voici une photo du petit nouveau ( il est encore bien rouge, bien enflé et pas encore patiné ). Il a été réalisé par Sixo ( Montreuil ).
                                                     A très vite pour un nouvel article, Clothilde.