mardi 24 mars 2015

Mes précieuses machines à écrire

En ce début de semaine, j'ai eu l'occasion de voir une annonce intéressante sur LeBonCoin. Une machine à écrire Underwood 18 des années 70 en parfait état. Voilà donc une petite nouvelle qui a fait son entrée dans mon envahissante collection. Je suis en effet ce que l'on peut appeler une droguée de la machine à écrire. Je les collectionne depuis plusieurs années déjà et mes chères petites feront l'objet de bien des articles sur ce blog... Mais profitons de ce premier poste sur le sujet pour aborder un peu l'histoire de ces machines.

Maltraitée, ayant subit les foudres du temps, elle finit dans la majorité des cas dans un vieux carton au fin fond d’une cave humide ou fait office de vieille relique sur l’étagère de grand-mère.

Etant petit, nous la regardions tous avec des grands yeux interloqués en se rêvant secrétaire dans les années 50 ou écrivain dans les années 20, tel que Francis Scott Fitzgerald, l’auteur du célèbre « Gatsby le Magnifique ». 

Mais dans tous les cas, le mystérieux objet qu’est la machine à écrire à l’atout d’attiser notre curiosité.

Celles qui sont, pour certains, de vieilles loques sans valeur et encombrantes, sont pour d’autres de véritables Trésors et témoins de l’Histoire. 

 

 

L’origine du mythe

 

Il est difficile de dater l’invention de la première machine à écrire. Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’en 1714, un anglais, Henry Mill déposa le tout premier brevet d’une « machine permettant l’impression de caractères les uns après les autres selon le choix de l’opérateur". Cependant, cette machine est à cadran et ne permet pas une saisie rapide. 

 

Au siècle suivant, des machines spécifiques sont mises au point pour les aveugles. Cette période fut cruciale pour l’avenir des déficients visuels dans notre société. 

Les premières preuves matérielles de l’existence de la machine à écrire datent du tout début du XIXe siècle, sont des lettres tapées par une jeune comtesse italienne malvoyante, Carolina Fantoni. Sa machine avait été conçue par un de ses nobles amis, Pellegrino Turri

 

Le XIXe siècle est décidément le plus important en qui concerne l’évolution de la machine à écrire. Elle devient un véritable objet de mode et de luxe pour les ménages et un objet indispensable et révolutionnaire pour les aveugles. En 1829, le Braille, inventé par le célèbre Seine-et-Marnais du même nom, fut imprimé avec ses caractères en relief pour la toute première fois.


Et en 1873, toute l’industrie de la dactylographie changea, même si la population s’intéressait aux machines à écrire hormis certains puristes, celle si n’était pas très pratique et son usage néanmoins réservé aux aveugles. C’est alors que l’entreprise Remington qui était jusqu’alors spécialisée dans la fabrication d’armes se lança dans la fabrication de machines à écrire avec « The Type Writer ». Cette machine fut inventée par Latham Sholes et n’écrivait qu’en majuscule. 

Cette invention marqua un tournant dans l’Histoire de l‘univers de la dactylographie. Peu après sa création, des machines où l’on pouvait écrire aussi bien en majuscule qu’en minuscule virent le jour. Puis, ce fut au tour des machines à écrire portative en 1877. Le nombre de machines produites par an augmentait considérablement et de nombreux modèles tout aussi novateurs les uns que les autres virent le jour : la « Yost », la « RemSho » crée par le fils de l’inventeur de « The Type Writer ».

 

Mais un problème se posa rapidement. Les barres de la machines à écrire s’entrecroisaient souvent ce qui ralentissait la vitesse de saisie! Après étude, les américains prirent la décision d’adopter le clavier QWERTY, les allemands le clavier QWERTZ et les français ont tout d’abord adopté le clavier ZHJAYSCPG puis le fameux clavier AZERTY. 

Grace à ces innovations permettant une grande vitesse de frappe, l’usage de la machine à écrire dans les entreprises fut de plus en plus courant et la demande du consommateur de plus en plus grande. 

De nombreuses marques encore célèbres aujourd’hui firent alors leur apparition : Royal en 1906 (USA), Halda (Suède) où encore la mythique marque française « Japy » que l’on peut retrouver dans le film « Populaire » de Régis Roinsard                                                                                                              

A vos machines! Prêt? Partez

 

Les concours de dactylographie étaient des plus sportifs! Le but était de taper à la machine le plus de mots possible à la minute en faisant le moins de fautes ! Autant vous dire qu’il fallait de l’entrainement! On entendit parler de ces concours dès la fin du XIXe siècle. Ils étaient organisés à des fins publicitaires et parfois, par les grandes entreprises pour motiver leurs employés et leur instaurer un instinct de compétiteur. Des records fous furent établit : 

Mademoiselle Verçoit, championne de France 1963 avec 66,56 mots par minute.

Madame Robillard, championne 1966 avec 82 mots par minute et sans fautes! 

Madame Dorr devient championne de France en 1967 avec 78,36 mots par minute.


Vidéo -> http://www.ina.fr/video/CAF95053797

  

En parler, c’est bien. En posséder une, c’est mieux

 

Méfiez vous des annonces sur internet! Les vendeurs qui n’y connaissent généralement rien du tout cherchent à les vendre à des prix exorbitants alors qu’elles ne sont pas restaurées. 

Vous devrez compter entre 100 et 200 euros pour une machine portative restaurée et environ 300 euros pour une machine de bureau restaurée.

En ce qui concerne les rubans, il est important de savoir que les 11mm, 15mm et 32mm ne se font plus. Vous trouverez les autres modèles à des prix très abordables sur les sites d'annonces en ligne. Mais le meilleur plan reste encore LeBonCoin! Alors guettez les annonces intéressantes ;)

 

 

La restauration

 

Les machines à écrire n’ont pas toujours étaient conservées dans des conditions optimales et cela se voit! Il faut tout d’abord vous armer de patience, de délicatesse et les dépoussiérer à l’aide d’une brosse douce. Vous pouvez nettoyer les caractères à l’aide d’une brosse imbibée d’alcool à bruler en protégeant le reste de la machine, je pense notamment au clavier. Pour les machines à écrire récentes, faites très attention à ne pas mettre de produits pouvant abimer le plastique et utiliser plutôt un chiffon humide ou du produit à vitre pour les nettoyer en surface.

Ne démontez surtout pas une machine sans vous être renseigné sur comment la démonter et la remonter et sur quels produits utiliser pour la restaurer. Et surtout protégez la bien de la poussière et de l'humidité!

 


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